Eglise, mon Eglise II
Tu es vieille, il est vrai!Deux mille ans ont passé
Depuis que Jésus-Christ, de son cœur transpercé,
A voulu que tu sois offerte au monde tout entier
En source du salut qu’il veut bien accorder
A chacun des membres de notre humanité.
Mais ton âge avancée ne t’a pas fatiguée.
Tu traverses les temps sans te laisser briser
Par ceux qui chercheraient à te neutraliser.
Tu as La Sagesse de Dieu pour te guider
Et tu as Sa Force pour te faire avancer.
Ta présence est partout aujourd’hui assurée.
Dans toutes les nations tu te trouves plantée
En ferment d’unité, en artisan de paix.
Tu annonces partout quelle est La Vérité
Qui apprend à nos cœurs à vivre en Liberté.
Le monde est ce qu’il est, égoïste et fermé!
A tout ce qui lui plaît, il voudrait te plier!
Combien il aimerait pouvoir te conseiller
Pour te faire accepter ce qui le satisfait,
Pour qu’il n’ait, quant à lui, jamais à t’écouter!
Mais, toi, tu tiens le coup, jamais abandonnée
Par Celui qui t’a dit qu’Il va t’accompagner,
T’assurant chaque jour de pouvoir résister
A tous ceux qui voudraient te déstabiliser
Par l’assaut des combats qu’ils savent te livrer.
Il arrive à tes fils de te laisser tomber,
Et même quelquefois de te défigurer.
Tu gémis doucement, dans ton cœur ulcéré,
Sans jamais rejeter ceux qui t’ont offensée,
Demeurant simplement prête à leur pardonner.
Tu es signe d’Amour du Dieu qui sait aimer.
Tu apprends à aimer: telle est ta volonté.
Tu cherches à rassembler ceux qui sont dispersés.
Tu appelles à vivre dans la sérénité,
En montrant, qu’avec toi, tout peut bien se passer.
Dans le monde où l’ont vit, enclin à la fierté,
Tu viens apporter le don d’humilité
Pour que règnent partout l’estime et le respect.
Quand on veut tout avoir en plaisirs, en succès,
Tu nous dis d’apaiser nos désirs effrénés.
Dans toutes les races où tu t’es implantée
Tu te fais le ferment de la fraternité.
Sans traîner en discours, tu sais bien t’engager
Pour ouvrir les sentiers du service assuré
A tous ceux dont les yeux ne savent que pleurer.
Qui donc autant que toi est capable d’aider,
En sachant accueillir ceux qui sont délaissés,
En sachant consoler les cœurs qui sont blessés,
En sachant retrouver ceux qui sont égarés,
En sachant relever tous ceux qui sont tombés?
Ils sont partout présent, tes nombreux ouvriers,
Serviteurs simplement, et toujours bien discrets,
Fuyant tous les honneurs, aimant la pauvreté,
N’ayant d’autre projet que celui d’annoncer
Que tu es, pour les tiens, Chemin d’Eternité.
Tu es vieille, dit-on, mais l’on peut proclamer
Que tu portes avec toi l’Elan des Nouveautés
Qui te maintient jeune, en pleine activité,
Toujours audacieuse, et jamais fatiguée,
Pour être La Sève qui nourrit l’univers.
Abbé Dunate