Eglise, mon Eglise -1
- - - - Tu es ma famille, car je suis baptisé(e).
Je ne veux surtout pas que tu sois reléguée
Dans un coin de grenier de mon cœur encombré
Par tant et tant d’objets que j’y laisse entassés,
Et qui vraiment, pour moi, n’ont plus grand intérêt !
Pour toi qui m’as reçu(e) quand je t’ai demandé
De me donner La Vie que tu peux apporter
A ceux qui vont à Toi pour se trouver greffés
A La Souche d’où vient La Sève du Parfait,
Pour toi qui m’as reçu(e), pour toi qu’est-ce que je fais ?
Comment parler de toi ? Que dire à ton sujet ?
Avec ce qui s’entend, on est plutôt gêné
Pour voir exactement ce qui est faux ou vrai !
Les bruits sont ce qu’ils sont: tout peut être pensé !
Mais, toi, que me dis-tu pour bien me renseigner ?
- - - - Je suis ta famille, et tu le reconnais.
Je viens de Jésus-Christ: je Lui dois d’exister.
En mon sein Il voudrait unir l’humanité
Dans l’Amour Infini dont Il veut l’honorer
Pour que le monde entier puisse en Lui se sauver.
De partout, tu le sais, je suis bien critiquée.
Je suis lente, dit-on, et pas pour le progrès,
Pas pour évoluer, mais toujours pour freiner,
Peureuse et craintive, incapable d’oser,
N’ayant aucun pouvoir de bâtir l’unité.
Il y a deux mille ans que tout a commencé.
De tous mes ennemis, j’ai toujours triomphé.
Aucune puissance n’a pu me terrasser
Car je suis établie sur le Ressuscité,
Portée par Son Esprit que rien ne peut briser.
Il s’en trouve d’autres qui sont indisposés,
Se mettant à douter de mon identité,
Affirmant que je suis en train de tout changer,
Ballottée par les vents de la modernité,
N’ayant aucun respect pour l’acquis du passé.
Ceux qui sont du dehors en train de m’observer
Disent que tout en moi est loin d’être parfait.
La médiocrité s’y trouve bien ancrée.
L’hypocrisie même s’y est enracinée.
Tout n’y est certes pas empreint de sainteté.
Ceux qui sont au dedans, en train de travailler
Pour me donner vigueur, excellente santé,
Sont des gens animés de bonne volonté,
Heureux de s’engager pour me représenter
Partout dans l’univers en acteurs de Bonté.
En ceux qui sont dehors, la critique est aisée.
Ils n’ont à mon égard ni amour ni respect.
Ils savent seulement venir manifester
Qu’ils attendent de moi que je sache accorder
Les fruits de la faveur qu’ils viennent demander.
Ceux qui sont au dedans savent se dévouer
En élan tout gratuit, sans jamais se lasser,
Pour dire que je suis une Lampe allumée,
Qui introduit les cœurs dans La Vrai Liberté
En leur précisant bien où est La Vérité.
Et toi qui m’as rejointe en étant baptisé(e)
Quand un jour, sur ton front, l’eau bénite a coulé,
Dans l’un de ces deux rangs, où veux-tu te ranger ?
Voudrais-tu m’assurer avec sincérité
D’être vraiment quelqu’un sur qui je peux compter ?
Abbé Dunate